ACTUS
RENCONTRE DE OUF / PORTRAIT
Jean-claude dreyfus, une présence en soi
UN RENDEZ-VOUS A EU LIEU EN OCTOBRE 2010 AVEC UN COURT MÉTRAGE, C’ÉTAIT EN MON LOGIS.
Une belle rencontre avec une jeune équipe de cinéma, mais particulièrement avec un comédien, plutôt un véritable personnage, aussi bien à la ville que sur scène.
En l’espace d’un instant notre appartement se transforme pour devenir un plateau de cinéma. Le champ de bataille d’une équipe de vingt personnes dont l’objectif est de faire naître quelques séquences d’un court métrage, soit moins d’une minute de film.
La scène va bientôt être tournée. Un homme d’un âge mûr se fait réveiller en pleine nuit par sa mère qui sonne à sa porte. Elle veut lui parler. D’un côté un imposant comédien, en face de lui une toute frêle partenaire de près de 100 ans.
Je ne reconnais plus mon chez moi. En transformant quelque peu mon intérieur pour leurs différents plans, ils bousculent le regard que je porte sur mon quotidien. Je perds quelque peu mes marques, mais qu’est ce que j’aime cela !
Mon appareil photo est accroché au bout de ma main, prêt à cette toujours même action d’attrapeur d’images à la limite de la pathologie. Ayant peur de rater un instant décisif, je photographie tout, les ambiances, l’équipe, les comédiens. Je n’en ferai pas grand chose, comme d’habitude. Juste un moment de vie de plus illustrant mon histoire personnelle qui ne peut intéresser que mes proches.
Les comédiens entrent en scène. Je me régale. Ils jouent dans un coin d’en bas. Un, deux, trois puis quatre plans différents se succèdent. Je découvre un nouveau chez moi, aux cadres différents et aux angles de vue étonnants. Embarqué dans un mouvement qui donne un éclairage inconnu à ma maison, je me fais vraiment plaisir en déclenchant mon boîtier.
J’ai toujours l’impression de ne pas avoir la bonne image. Encore une dernière… avant la prochaine.
Jean-Claude Dreyfus et Gisèle Casadesus s’approprient le plateau. Ils font maintenant partie du décor. C’est moi qui me retrouve dans la position d’invité. Je m’efface alors lentement pour devenir invisible et leur donner toute liberté d’être ici chez eux •
extrait de l’article publié le 16/07/2023 sur www.fredblanc.com